Depuis la crise, un certain nombre d’ajustements sont nécessaires dans la gestion des risques des produits dérivés de gré-à-gré afin de prendre en compte le risque de contrepartie et les coûts de financement, en particulier l’ajustement de valorisation du crédit (Credit Valuation Adjustment, CVA), de la dette (Debt Valuation Adjustment, DVA), et du financement (Funding Valuation Adjustment, FVA). Ces ajustements, qui sont, dans une certaine mesure, interdépendants et doivent être calculés conjointement, font désormais partie des principaux enjeux pour les banques. Ils sont au coeur de nombreux domaines : la modélisation, le calcul, la tarification, la gestion du risque, la réglementation, l’économie, le droit, le lobbying et la politique, avec des objectifs souvent contradictoires. Les banques doivent ainsi gérer simultanément risque économique, revenus comptables et contraintes réglementaires en termes de capital. La tendance réglementaire actuelle est d’inciter les participants à traiter via des chambres de compensation, ou à apporter d’importantes garanties en termes de collatéralisation. Cependant, une telle évolution est porteuse de risque de liquidité et de risque systémique.

Stéphane Crépey