Alors que les problématiques liées au financement des retraites ne cessent de croître en France, la chaire « Transition démographiques, transition économiques (TDTE) » a organisé une conférence intitulée « L’épargne, la survie de notre système de retraite », qui s’est déroulée le 14 décembre, à la Caisse des Dépôts.

Nul doute que la viabilité et la survie du système des retraites français sera l’un des thèmes forts de la prochaine campagne présidentielle. Or, ce dossier complexe peine à être résolu, dans un contexte de vieillissement de la population et de hausse du nombre de retraités par rapport à la population active.

Une mauvaise allocation de l’épargne et une réglementation inadaptée

En dépit d’un taux d’épargne important d’environ 16%, les ressources ne sont pas assez mobilisées pour soutenir les besoins d’investissements du pays. Les raisons ? « L’aversion au risque des ménages, leurs besoins de liquidités et une certaine méfiance à l’égard des marchés financiers », a souligné Gérard de La Martinière, en introduction de la conférence.

Outre une mauvaise allocation de l’épargne, l’ancien directeur général du groupe Axa a insisté sur les règlementations françaises qui souffrent d’un manque de vision à long terme : « Pour alimenter notre système de retraite, il faut combiner la capitalisation et la répartition, tout en garantissant le taux de remplacement des ménages les plus modestes et en réajustant celui des autres catégories (…). L’assurance-vie doit évoluer pour qu’elle puisse préparer à la retraite, avec une moindre liquidité et des incitations fiscales de détention à long terme ».

Une étude pour ajuster les comportements d’épargne des ménages

Après cette introduction, deux chercheurs de la chaire TDTE, Audrey Desbonnet et Thomas Weitzenblum ont présenté leur dernière étude intitulée « Ajustements des comportements d’épargne et financement public des retraites en France », dans laquelle plusieurs scénarios sont analysés.

Les objectifs principaux de cette étude sont ainsi de quantifier l’évolution temporelle de l’épargne privée facultative des ménages, dans un cadre tenant compte de la pyramide des âges actuelle, de l’allongement projeté de l’espérance de vie et de la place centrale de l’épargne dans les comportements microéconomiques.

Un modèle de cycle de vie pour quantifier les besoins

Dans leur étude, les deux chercheurs ont utilisé un modèle de cycle de vie, dans lequel les ménages sont notamment rationnels et anticipent une baisse des revenus à la retraite.

Un des scénarios retenus par les chercheurs est l’instauration d’un fonds public de capitalisation qui accumule des actifs financiers et qui limite la baisse des taux de remplacement.

En conclusion, les chercheurs ont affirmé ne pas avoir de raison de douter de la capacité du fonds public à financer les retraites sur le long terme. Toutefois, des difficultés numériques apparaissent pour modéliser les risques liés aux rendements de ce fonds, alors qu’il doit générer au moins 3% de gains pour être efficace.

Retrouver  la présentation des chercheurs dans le lien ci-dessous.

Slides Audrey Desbonnet & Thomas Weitzenblum – 14.12.2016