Pour répondre aux nombreux défis que constituent la transition environnementale et surtout son financement, l’Institut Louis Bachelier (ILB) a organisé un workshop, afin de lancer un programme de recherche scientifique transversal dédié à cette thématique, qui s’est déroulé le 18 septembre, au Collège de France.

Il faut dire que depuis l’Accord de Paris, ratifié durant la COP21 de décembre 2015 sur le plan international, et la mise en œuvre par la France au niveau national de la loi de transition énergétique, les acteurs privés – banques, grandes entreprises et autres agences de notation – sont appelés à jouer un rôle déterminant dans la croissance verte.  

Le programme transversal vise à renforcer la recherche scientifique française sur la finance verte…

Outre l’engagement des pouvoirs publics, cette transition ne peut, en effet, avoir lieu sans le soutien de la finance et de l’industrie. L’Europe, et tout particulièrement la France, se montre très bonne élève en matière de finance verte grâce, entre autres, aux émissions de « green bonds ».

Ce marché des obligations environnementales est en pleine expansion mais comment certifier qu’il s’agit d’investissements vraiment « verts » ? Comment finance-t-on la transition énergétique ? Comment modifier les comportements des individus et des entreprises sur le sujet ? Comment mesure-t-on l’impact de la finance verte ? 

C’est dans ce contexte et autour de ces problématiques que l’ILB a lancé son premier programme transversal intitulé : Green & Sustainable Finance Transversal Program. Réunis sous la forme d’un workshop, chercheurs, universitaires et professionnels ont voulu prioriser les enjeux de recherche sur ce vaste sujet, en tenant compte des attentes des praticiens. 

L’ambition ? Développer une dynamique avec des interactions pluridisciplinaires entre les chaires et les laboratoires, afin d’accroître la visibilité de la communauté de recherche française dans le domaine de la finance durable.

Les participants au workshop le 18 septembre dernier 

… Autour de cinq grands axes de recherche

Après une présentation exhaustive de Pierre-Louis Lions, porteur de ce Transversal Program et professeur au Collège de France, Peter Tankov, ENSAE ParisTech et Pierre Ducret, CDC, co-porteurs du Comité de pilotage ont énoncé les cinq grands axes de recherche de ce programme transverse :

  1. Analyse des scénarios environnementaux
    – Evaluation de l’incertitude climatique
    – Stratégies d’adaptation au changement climatique
  2. Analyse des risques physiques
    – Quantification de l’impact de l’ambiguïté de modèle
  3. Financement de la transition énergétique et des énergies vertes
  4. Produits financiers innovants
    – Impact du changement climatique sur la valeur des actifs
  5. Evaluation de l’impact des facteurs ESG (environnementaux, sociaux et de gouvernance)
    – Conception optimale des subventions et des politiques environnementales

La création d’une banque de données vertes en ligne de mire

De son côté, Jean Boissinot, Conseiller des Gouverneurs à la Banque de France, a exposé les attentes et recommandations des praticiens qui aspirent à une hétérogénéisation des données. Il a également désigné la stabilité des green bonds, l’analyse du comportement des investisseurs ou encore la prise en compte de l’impact sur les ménages… comme autant de sujets centraux qui devront être développés par les scientifiques du programme. 

Un objectif clé du programme transversal vise à la création d’une banque de données vertes répondant aux besoins de la communauté économique et accessible gratuitement aux chercheurs.

Le Green & Sustainable Finance Transversal Program s’engage à fournir un certains nombres de livrables sous forme de workshops, de séminaires scientifiques réguliers et diverses conférences, qui viendront rythmer les avancées des différents axes de recherche.

Pour plus d’informations : https://sustainablefinanceprogram.org