Annoncé en juin dernier par Nicolas Hulot – qui a démissionné de son poste de ministre de la Transition écologique et solidaire fin août – le plan hydrogène, visant à déployer cette technologie en tant que solution de mobilité durable dans l’Hexagone, a été examiné par deux chercheurs de la Chaire Energie & Prospérité dans un policy brief publié le 10 septembre dernier.

Selon la note rédigée par Guy Meunier et Jean-Pierre Ponssard, la France est dans une phase de décollage dans le déploiement des véhicules à hydrogène, contrairement aux véhicules électriques à batterie, qui sont dans une phase d’expansion. Dans ce contexte, « des politiques différentes doivent être mises en œuvre », ajoutent les chercheurs.

La France doit s’inspirer de la Norvège

Si le plan hydrogène français, doté d’un budget de 100 millions d’euros, ambitionne de faire de l’Hexagone un leader mondial de cette technologie, les autorités devraient s’inspirer de l’expérience norvégienne, en matière de développement des véhicules à hydrogène. Il faut dire que le pays nordique est le plus avancé du monde dans ce domaine, rappellent les chercheurs.

En analysant, le cas norvégien, les chercheurs ont ainsi dégagé « les bases d’un modèle économique de déploiement optimal comprenant trois phases : décollage, expansion et croisière avec des politiques de soutien adaptées à chaque phase. »

Des recommandations pour améliorer le plan initial

En prenant l’exemple de la Norvège, les chercheurs dégagent trois principales recommandations pour améliorer l’efficacité du plan français :

– élargir le déploiement de l’hydrogène aux bus, camions, bateaux et locomotives, en plus des flottes de taxis et des utilitaires légers qui font déjà l’objet d’expérimentations;

– soutenir les projets pilotes actuels, tout en les renforçant au niveau européen à travers une coordination entre les grandes villes du continent ;

– accroître la recherche & développement, ainsi que les investissements pour produire de l’hydrogène décarboné, par électrolyse de l’eau alimentée à partir d’électricité à base d’énergies renouvelables. Cette dernière recommandation doit également s’accompagner d’une hausse du prix de la tonne de carbone, au-dessus des 20 euros actuels, dans les différentes évaluations d’investissement, qui seront pratiquées par  des analyses coût-bénéfice.

Pour rappel et sans volte-face du gouvernement, le plan hydrogène français sera piloté par l’Ademe (Agence de l’environnement et de la maîtrise de l’énergie) et débutera en 2019.

La consultation de l’intégralité de la note de recherche est accessible ici

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