Download the english version here 

Le Laboratoire de Finance des Marchés de l’Énergie (FiME) réunit des chercheurs académiques et des ingénieurs d’EDF R&D depuis 2006. Cette collaboration fructueuse, menée en lien étroit avec la Chaire Finance et Développement Durable, permet de développer des méthodes quantitatives appliquées aux questions de développement durable et de répondre à des problématiques métiers – dont vous pourrez avoir un aperçu dans les pages de ce nouveau numéro des Cahiers Louis Bachelier – comme l’intégration du changement climatique dans les décisions d’investissement des acteurs financiers, l’amélioration de la gestion active de la consommation en électricité pour un fournisseur, la planification incitative de la transition énergétique, ou encore la représentation des pics de prix sur les marchés de gros de l’électricité.

En dépit du volontarisme affiché lors de la conclusion de l’Accord de Paris sur le climat en 2015, ratifié par 184 États en 2016, visant à limiter le réchauffement climatique à 2 degrés Celsius d’ici à la fin du siècle et de la prise de conscience mondiale sur l’obligation de réduire les émissions de carbone, les derniers chiffres publiés sont loin d’être à la hauteur des enjeux. Ainsi, d’après le dernier rapport de l’Agence Internationale de l’Énergie (AIE), en 2018, la consommation d’énergie a progressé de 2,3 % dans le monde, soit la plus forte hausse depuis 2010 et s’accompagne d’une augmentation de 1,7 % des émissions de carbone… Cette croissance tous azimuts constitue de mauvais signaux, alors que la demande d’énergie devrait poursuivre sa tendance haussière, en particulier pour produire de l’électricité. Or, dans ce secteur spécifique, les sources d’énergies non émissives, comme les renouvelables (ENR), ont un rôle fondamental à jouer pour permettre le remplacement de la production électrique carbonée, tout en accompagnant la croissance de la demande en électricité engendrée par l’électrification des usages comme la mobilité électrique. Toutefois, si le poids des ENR a considérablement augmenté dans le mix-énergétique mondial ces dernières années, il reste de nombreuses contraintes à lever, notamment pour pallier l’intermittence de leur production.

Pour répondre aux nombreux défis liés à la lutte contre le réchauffement climatique, la recherche scientifique doit mutualiser ses efforts et ses ressources. À cet égard, le lancement du programme de recherche interdisciplinaire Green & Sustainable Finance par l’Institut Louis Bachelier, en 2018, constitue une opportunité pour permettre à la recherche de fournir des recommandations et des solutions concrètes dans le but de décarboner l’économie et d’orienter les flux financiers vers des investissements favorables à la transition environnementale.

Bonne lecture !

Clémence Alasseur, directrice scientifique de l’Initiative de recherche FiME et ingénieur-chercheur chez EDF R&D

Nizar Touzi, professeur de mathématiques appliquées à l’École polytechnique