Les difficiles négociations politiques entre l’Union Européenne et le Royaume-Uni sur les modalités du Brexit rajoutent des incertitudes sur le devenir des services financiers implantés à la City de Londres. Dans ce contexte, Eurogroup Consulting et l’Institut Louis Bachelier ont publié une étude d’impact évaluant les conséquences du Brexit sur les services financiers britanniques.

Un Brexit dur diminuerait sensiblement les revenus de la City

Dans cette étude, plusieurs scénarios ont été examinés, avec un focus particulier en cas de Brexit dur, qui impliquerait notamment la perte du passeport européen pour les acteurs financiers installés à Londres et le rapatriement des activités de compensation dans la zone euro.

Et sans surprise, un Brexit dur aurait de lourds impacts sur l’écosystème financier du Royaume-Uni, que l’étude a décomposé en six catégories : la banque de financement et d’investissement (BFI), la banque de détail, la gestion d’actifs et de fortune, l’assurance/réassurance, la bourse incluant la compensation et les autres services financiers comprenant les fintechs.

Ainsi, Eurogroup Consulting et l’Institut Louis Bachelier estiment que l’écosystème financier britannique perdrait de 15 à 25% de ses revenus et plus de 200 000 emplois.

Dans cette hypothèse, la City dégagerait un chiffre d’affaires global compris entre 150 et 170 milliards de livres sterling, contre 197 milliards de livres actuellement.

En termes d’emplois, le secteur financier n’emploierait plus qu’un effectif compris entre 790 000 et 890 000 personnes, contre plus d’un million aujourd’hui.

Les banques d’investissement en première ligne

D’après l’étude, l’activité la plus durement touchée serait celle des BFI, en raison de sa forte orientation internationale.

Et en cas de Brexit dur, avec la perte du passeport européen, les revenus des BFI seraient amputés de 20 à 30% et s’élèveraient dans une fourchette comprise entre 30 et 35 milliards de livres.

En parallèle, les BFI devraient débourser plus de 40 milliards de livres en capitaux supplémentaires pour se développer hors du Royaume-Uni, ce qui affecterait leur rentabilité.

L’autre grande menace pour les BFI se situe dans le possible rapatriement de la compensation dans la zone euro. Dans ce cas de figure, les contributions des BFI aux fonds de garantie des chambres de compensation augmenteraient de 40 à 60%. Ce scénario négatif accroîtrait ainsi la pression sur les fonds propres des BFI.

Dans de telles conditions, les négociateurs britanniques et européens auraient tout intérêt à s’entendre sur un Brexit doux.

Pour consulter l’intégralité de l’étude d’Eurogroup Consulting et de l’Institut Louis Bachelier, cliquez ici: brexit-study-eurogroup-consulting-ilb-october-2017.