Entre mi-2013 et mi-2016, la croissance britannique a progressé de 7,7%, contre seulement 2,4% en France, révèle l’Insee dans une étude publiée le 25 octobre 2016.

Cet écart important dans la progression du PIB des deux pays résulte principalement des dépenses des ménages et publiques, qui ont été plus vigoureuses outre-Manche sur la période étudiée.

La consommation des ménages britanniques est plus dynamique

Pour expliquer une telle différence de croissance entre les deux pays, l’Insee évoque plusieurs raisons sur le plan économétrique.

Le taux de chômage britannique  a beaucoup diminué (– 3,3% entre fin 2011 et fin 2015), alors que celui de la France a augmenté (+ 0,9%). Conséquences : le taux d’épargne des ménages s’est réduit, ce qui a soutenu la consommation outre-Manche.

En outre, malgré des politiques monétaires accommandantes similaires – avec de faibles taux d’intérêt –  les résultats n’ont pas été les mêmes des deux côtés de la Manche. De fait, au Royaume-Uni, l’assouplissement quantitatif de la Banque d’Angleterre a provoqué une augmentation du prix des actifs financiers et non financiers, qui ont dépassé leur niveau d’avant-crise. Cette situation a permis de créer un « effet richesse », qui a alimenté le patrimoine des ménages et donc leur consommation.

La politique budgétaire  du Royaume-Uni  a été plus expansionniste

Par ailleurs, la politique budgétaire britannique, plus expansionniste que celle de la France, a davantage soutenu la croissance. Il faut dire que dans l’Hexagone le déficit structurel hors mesures exceptionnelles s’est réduit de 3,3 points entre 2010 et 2015, à 2,5% du PIB. Au  Royaume-Uni, ce même indicateur n’a baissé que de 1,9 point pour atteindre 5,8%,  l’an dernier.

Des croissances plus convergentes avec le Brexit

Si l’écart de croissance économique entre les deux pays a été particulièrement marqué entre mi-2013 et mi-2016, il a commencé à se réduire légèrement au cours des six premiers mois de l’année. Les incertitudes liées aux Brexit ayant poussé les entreprises à adopter une position attentiste avec une réduction de leurs investissements.

Enfin, le flou entourant  les négociations à venir entre le Royaume-Uni et l’Union Européenne devraient permettre d’accroître la convergence des taux de croissance des deux côtés de la Manche, voire de l’inverser, conclut l’Insee.