De Elyès Jouini, professeur à Paris Sciences et Lettres (PSL), Université Paris-Dauphine également membre du groupe d’experts de haut niveau auprès du Commissaire européen à la recherche et à l’innovation, fellow de l’Econometric Society et de l’Institute for Labor Studies (IZA).

 

La sous-représentation des femmes dans les filières scientifiques, filières les plus prestigieuses et les plus rémunératrices, est un fait incontestable. Pourtant, elle est encore mal comprise. Cette synthèse des travaux sur le genre, particulièrement abondants, vise à déconstruire des stéréotypes. À la lumière de ces résultats, il s’agit de dégager des axes de politique publique pertinents et efficaces pour réduire le gender gap. Cette sous-représentation n’est pas anodine, puisqu’elle explique en grande partie les asymétries de genre dans la vie professionnelle et parmi les sphères dirigeantes. Ainsi, l’enjeu est double : non seulement faire disparaître des inégalités de genre injustes et bien évidemment contraire aux principes républicains, mais aussi faire en sorte que nos sociétés soient en mesure de mobiliser au mieux toutes les compétences.

La publication de ce cahier Opinions & Débats par l’Institut Louis Bachelier peut paraître, à première vue, surprenante. Quel lien entre le thème de ce cahier et la finance qui est tout de même au coeur des préoccupations de l’ILB ? La première réponse est plutôt en lien avec la dimension mathématique. Elles sont au coeur de la finance moderne et n’oublions pas que Louis bachelier était mathématicien. Le second élément de réponse est directement lié aux questions de genre et, probablement, en partie expliqué par le premier point : les femmes sont très peu présentes dans le haut de la hiérarchie des entreprises financières. Enfin, et c’est sans doute le point le plus important car l’ILB est un réseau de recherche, les travaux récents sur les questions de genre mobilisent, comme on peut s’y attendre, des disciplines comme la sociologie ou la psychologie mais également, la théorie de la décision, les concepts de risque, de couverture, de probabilité subjective qui sont également au coeur de la recherche en finance et en empruntent certains modèles.